BD et manga pour adultes

Facteur pour femmes – Quella-Guyot & Morice

 » Aucune île n’est à l’abri des continents imbéciles « 

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L’histoire se passe sur une île bretonne tout droit sortie de l’imagination des auteurs. Nous sommes en 1914, la guerre éclate et les hommes sont réquisitionnés au front. Sur cette petite île, on est bien loin des considérations du continent, bien loin des conflits et des enjeux qui s’y jouent. Mais la mobilisation générale emporte tous les hommes valides, laissant derrière eux des terres qui ne sont plus peuplées que de vieillards, d’enfants, d’adolescents trop immatures, … et de femmes.

Au milieu de ce petit monde, un seul homme reste. Maël, réformé pour son pied bot. Le jeune homme ne pourrait pas combattre mais se débrouille bien à vélo et c’est ainsi qu’il est nommé facteur de l’île. Il prend cela comme un honneur et s’investi corps et âme dans ce qu’il voit comme son effort de guerre.

Très vite, il découvre que les femmes, se sentant seules, sont enclines aux confidences. Et ce qu’elles ne leur disent pas, il le découvre en lisant leurs correspondances – le coquin !
Pour ce qui est des tâches quotidiennes, les femmes se débrouillent bien seules. Le soir, par contre, il leur manque la chaleur d’un mari à leur côté. Maël s’en rend également compte et, après avoir découvert l’amour et le plaisir charnel dans les bras d’une plus âgée, il prend un malin plaisir à faire succomber les autres, se vengeant de leurs maris qui n’avaient de cesse de se moquer de lui, et d’elles aussi, qui ne lui jetaient jamais un regard.

 » Plus il les voit, plus il les côtoie, plus il s’affirme auprès d’elles et plus il croit, naïvement, qu’il les possédera toutes un jour. « 

L’album est à l’image de sa couverture, tout n’est qu’air marin, douceur du sable et chaleur du soleil qui vient baigner de lumière ce petit îlot abandonné. Une bouffée d’air pur !

J’ai beaucoup aimé l’histoire de Maël, qui se révèle être un personnage plus ambigu que ce que l’on attendait, et de ces femmes laissées à leurs terres pendant les 4 ans que durera la guerre. Seul l’épilogue me semble de trop ; j’ai trouvé qu’il contrastait beaucoup trop par rapport à l’histoire.

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