Romans pour ados

Les petites reines : trois boudins à vélo !

Les petites reines - Clémentine BeauvaisSarbacane, 2015 - Prix : 15,90€ISBN : 978-2848657684

Pour la troisième année consécutive, Mireille, 15 ans et demi, est nommée boudin de l’école. Une seule différence cette année ; elle n’est plus médaillée d’or mais de bronze. Mais qui donc a bien pu la détrôner ? Ses deux concurrentes se nomment Astrid et Hakima et si Mireille ne les connaissait pas encore, c’est parce qu’elles sont toutes deux nouvelles dans l’école.

Mais qu’est-ce que cela veut dire, être un boudin ? D’après Malo, un petit con de l’école, les trois boudins sont les trois filles les plus grosses et/ou moches de l’école. Chaque année, ce crétin publie son podium sur facebook. Très drôle !
Depuis le temps, Mireille est blindée. Oh, elle n’irait pas jusqu’à dire que ça ne lui fait rien mais au moins ça ne la fait plus pleurer. Elle arrive même à se retourner contre Malo. Son arme ? La répartie ! Il faut dire que Mireille a la langue bien pendue et ne manque pas d’humour ! Sa mère et son beau-père, avec qui elle n’est pas toujours très tendre, ont souvent le loisir d’y goûter.

« Elle a épousé un Monsieur Philippe Dumont qui est exactement tel que son nom l’indique »

Astrid et Hakima, elles, n’ont pas cette carapace. C’est une Astrid en pleurs qui vient frapper à la porte de Mireille. Et Mireille, qui a un cœur aussi grand que sa gueule, décide d’aider les deux nouvelles à se blinder.
Les trois boudins ne se connaissaient pas mais elles se découvrent un point commun : la garden-party de l’Elysée du 14 juillet. Chacune aurait ses raisons de s’y rendre et elles s’y rendront ensemble, c’est décidé. En vélo ! … en vélo ???

« – Tu sais changer une roue, toi ?
– Astrid, Astrid, ne sois pas une telle noircisseuse de vie en rose. Toujours des questions qui impliquent qu’on ne sait pas faire ceci ou cela ! Je sais très bien changer une roue ! Il faut remplir une bassine d’eau, ensuite on met la roue dedans, et quand ça fait des bulles, hop c’est prêt.
– Tu confonds avec la recette des pâtes. »

Elles prendront la route de Bourg-en-Bresse à Paris. Une semaine sur la route en compagnie de Kader, le grand frère majeur d’Hakima, qui sera chargé de les chaperonner. Pour couvrir les frais du voyage, elles vendront du boudin sur le bord de la route. Oui, du boudin, parfaitement ! Quel joli clin d’œil !

Et Les petites reines de Clémentine Beauvais est rempli de jolis clins d’œil. Au monde dans lequel nous vivons, avec les réseaux sociaux omniprésents (dont elle parlait déjà dans Comme des images ), le diktat de la minceur et les commentaires pas toujours très sympathiques que l’on émet sur le physique des autres.

Mireille est une jeune fille ultra rafraîchissante. Elle est drôle, vraiment très drôle. Vous connaissez Georgia Nicolson, l’héroïne de Louise Rennison ? Quand j’étais ado, c’était ma meilleure copine de papier, la fille la plus drôle que je connaisse. Et bien Mireille, c’est un peu la Georgia française.
Mireille est une ado intelligente. Elle a mal au cœur ? Plutôt que de s’appesantir sur sa douleur, elle fait le choix d’avancer en emmenant dans sa roue deux ados aussi mal dans leur peau et un jeune homme cassé qu’il faut réparer.
Clémentine Beauvais est une auteur à lire et à suivre. Tout comme Comme des images, Les petites reines sont bien ancrées dans leur monde et en jouent, donnant naissance à un roman résolument moderne dans lequel les ados (et leurs parents, leurs grandes sœurs, grands frères, et tous les autres) se reconnaîtront sans aucun mal.

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