Romans pour adultes

Orange is the new black – Piper Kerman

orange1Piper est une femme tout à fait charmante. Universitaire, elle a un bon emploi, un fiancé, une vie stable. Depuis des années, Piper sait qu’elle va finir par purger une peine de prison de 13 mois pour une folie qu’elle a faite il y a quelques années. Au début des années 1990, alors qu’elle fréquentait une femme active dans le milieu de la drogue, Piper a transporté une valise d’argent pour un trafiquant de drogues. Elle a été condamnée et attend depuis six ans qu’on l’appelle pour purger sa peine.

Lorsque Piper arrive en prison, elle est préparée. Ou tout du moins c’est ce qu’elle croit. Elle a lu tous les livres qu’elle a pu sur le milieu carcéral, préparé son avenir post-carcéral (un emploi l’attendra, ce qui est déjà bien plus que ce qu’auront les autres détenues). Pour autant, il y a beaucoup de choses auxquelles il faudra s’habituer tant bien que mal. Devenir un numéro, ne pas sortir du camp pendant de nombreux mois, l’absence de contact physique, les fouilles pré et post-visites, nue et accroupie.

Orange is the new black est le témoignage de Piper Kerman qui a donné naissance à la série télévisée du même nom. Ceux qui ont vu la série de Netflix y retrouveront beaucoup de scènes connues avec toujours des différences plus ou moins grandes.

 » Tout près des ateliers des SCM, caché dans les bois à quatre cents mètres environ , se trouvait le champ de tir de la prison . Les surveillants pouvaient y passer un agréable moment avec leurs armes à feu et les claquements de multiples détonations composaient un fond sonore à nos journées de travail . Il y avait quelque chose de perturbant dans le fait de s’échiner pour la prison en écoutant nos geôliers s’entraîner à nous tirer dessus. « 

Au camp de Danbury, la majorité des femmes sont incarcérées pour des faits liés au trafic de drogues. Les Etats-Unis ont une politique très répressive concernant les affaires de drogues et certaines femmes se retrouvent condamnées à plusieurs années de prison simplement parce qu’elles ont laissé leur homme organiser son petit trafic dans leur cuisine. Pas de criminelle dangereuse à Danbury, la population est plutôt calme. Comme dans la série, les femmes sont regroupées en ghetto. Les blanches, black, hispaniques, asiatiques,… restent entre elles et ne se mélange que peu. Il existe une véritable solidarité au sein des groupes qui s’occupent par exemple de fournir les essentiels aux nouvelles.

Le témoignage de Piper Kerman est le plus neutre possible. Bien sûr, lorsque certaines choses la révoltent comme le fait que les détenues ne sont absolument pas préparées à la vie après la prison, elle ne se gêne pas pour en parler. Mais dans l’ensemble, il s’agit simplement d’une description de son expérience de vie un peu hors-norme et des relations qu’elle a nouées en prison. Les histoires de toutes ces femmes vous toucheront parce qu’elles sont vraies, justes. Piper n’entre jamais dans le voyeurisme, se contente de raconter ce qu’elle a vu, vécu et ce que les autres détenues lui ont raconté à leur tour.

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