BD et manga pour adultes

« SuperZelda » : la biographie en bande dessinée de Zelda Fitzgerald

SuperZelda - T. Lo Porto & D. MarottaSarbacane, 2014 - Prix : 17,90€ISBN : 978-2-84865-687-8

SuperZelda, c’est la biographie en bande dessinée de Zelda Sayre, devenue Zelda Fitzgerald, égérie des années 1920 et femme de Francis Scott Fitzgerald. Une personnalité dont tout le monde connaît le nom et la folie dans laquelle elle a sombré. Mais Zelda, c’était bien plus que cela !

Zelda naît en 1900. C’était une véritable jeune fille de son temps, toujours à l’affut de modernité et du vent du changement qui lui permettait de vivre comme elle l’entendait. Morte à seulement 48 ans, elle aura cependant marqué la première moitié du vingtième siècle sur de nombreux tableaux : mode vestimentaire et capillaire, allure garçonne, épicurienne convaincue, femme muse, artiste peintre et voyageuse, Zelda était une véritable touche à tout.

Zelda savait charmer son monde et n’avait pas besoin d’efforts pour que tous les hommes tombent amoureux d’elle. Sentant que Scott est pris dans ses filets et qu’elle est en train d’en tomber amoureuse, elle joue avec lui, flirte avant de se laisser aller complètement. Elle connaît les jeunes hommes, elle sait qu’ils cherchent une femme qui s’occupera de leur foyer, qui leur sera soumise, et Zelda tient bien trop à son indépendance pour devenir « la femme de ». Et bien qu’ayant cédé à ses avances, Zelda aura réussi ce qu’elle espérait ; partout où ils passent, il est question de « Scott et Zelda » et non de Mr et Mme Fitzgerald. Ils forment un tout, Zelda étant la muse de Scott et dont l’ombre se retrouve dans les personnages féminins créés par son mari.

La bande dessinée est tout adaptée pour raconter la vie de l’ouragan Zelda. Le couple s’aime autant qu’il se déchire et leurs nombreuses disputes théâtrales sont très visuelles. C’est également le cas des fêtes qu’ils donnent, lorsqu’ils convient leurs amis pour des week-ends entiers dévoués à l’alcool, la musique et la danse. La vie des Fitzgerald est cinématographique comme l’est celle de Gatsby – il ne faut d’ailleurs pas chercher loin pour trouver l’inspiration du best-seller de Scott.
Et que dire des coiffures et parures portées par Zelda ? Elles aussi méritaient bien d’être immortalisées sur le papier.

C’est une biographie très dense que nous offrent Tiziana Lo Porto et Daniele Marotta. Il y a beaucoup à montrer mais également beaucoup à dire car Zelda et Scott entretenaient une riche correspondance qui sert l’image et la complète, sans jamais être redondant. Seule couleur présente dans les illustrations, le bleu gris mélancolique sied à merveille à la personnalité contrastée de Zelda qui, une fois la trentaine passée, n’a plus réussi à vivre sans une certaine nostalgie de ses jeunes années ni sans les démons de sa folie.

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