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Les soeurs hiver – Jolan C. Bertrand
Autrefois, il y avait deux sœurs hiver, la Petite et la Grande. La Petite offrait des jours de neige tendres et des glissades tandis que la Grande soufflait le blizzard et le froid mordant. Depuis que la Petite a disparu, les hivers ne sont plus que froid polaire et grosses tempêtes. La Grande n’a jamais cessé de chercher sa sœur mais cette dernière reste introuvable. Au village de Brume, on s’inquiète de cette situation qui s’éternise. D’autant plus que maintenant il faut aussi compter avec les trolls qui ne se contentent plus de voler simplement les réserves de bois mais s’en prennent également aux biens les plus précieux des habitants :…
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Mère Méduse – Kitty Crowther
L’histoire s’ouvre sur deux femmes qui traversent une petite ville silencieuse pour rejoindre la maison de Méduse, une femme à la chevelure pour le moins proéminente. Le grand travail de la vie commence, les femmes sont là pour assister Méduse dans l’accouchement et, une fois l’enfant né, les sages-femmes sont gentiment conviées à reprendre leur route. Méduse a donné naissance à Irisée, sa perle. Telle un coquillage, Méduse devient la coquille de sa précieuse enfant, la couvant et berçant de ses cheveux mais la soutenant et l’accompagnant aussi.Mais dès que le monde s’approche trop d’Irisée ou Irisée du monde, le nid resserre ses branches. Irisée n’a pas besoin du monde…
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Sam et le Martotal : « la Tradition, je lui dis prout ! »
Dans la tribu de Sam, la Tradition servait à décider qui faisait quoi. C’est à cause de la Tradition que les filles se voyait offrir un Martotal à leur naissance et les garçons une Plarmure. C’est également à cause de la Tradition que les filles devaient faire les corvées comme dégonfler les moumouths et cultiver les plommiers et que les garçons devaient chaque jour s’entraîner à la bagarre. « Et pourquoi les filles étaient-elles obligées de se servir de leur martotal (qu’elles en aient envie ou pas) ? Et pourquoi les garçons étaient-ils obligés de se balader partout avec leur plarmure trop grande jusqu’à être assez costauds (ce qui arrivait parfois,…
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La petite lectrice : la lecture comme émancipation
Il était une fois une petite princesse très intelligente qui passait sa journée à dévorer des livres. Elle n’avait que faire des princes, elle était trop occupée à lire, ce qui désolait le roi et la reine. Qui s’occuperait du royaume une fois qu’ils seraient à la retraite si leur fille ne quittait jamais ses précieuses histoires ? Ils avaient beau tenter de lui envoyer tous les princes disponibles pour la convoiter, la chérir, la sauver, elle les envoyait tous paître. Car elle pouvait très bien se débrouiller seule ! Elle avait appris des tas de choses dans ses livres, même si ses parents semblaient voir son passe-temps comme une…
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Carl et Elsa : deux petits héros sans stéréotypes de genre
J’ai découvert cette année la série d’albums jeunesse « Carl et Elsa » de Jenny Westin Verona et Jesús Verona, publiée aux éditions Cambourakis. Ce sont les illustrations qui ont attiré mon regard et les textes ont achevé de me convaincre. Les deux meilleurs amis vivent des tas d’aventures dans lesquelles l’imagination est au pouvoir. Le jardin de Carl prend des airs de jungle, la plage le théâtre d’aventures dignes des plus grands pirates, une soirée pyjama devient l’occasion de partir pour la Lune à bord d’une fusée, … J’ai retrouvé dans cette série d’albums ce que je préfère dans la littérature jeunesse : l’aventure, oui, mais pas n’importe laquelle. Tout est…
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Le garçon sorcière – Molly Knox Ostertag
Aster et sa famille vivent à l’écart du monde. Il a grandi avec ses parents, oncles et tantes, soeur et cousins. Chez eux, les filles sont élevées pour devenir des sorcières et les garçons des métamorphes. La magie des filles est interdite aux garçon et inversement. Aster a 13 ans. A cet âge, l’esprit animalier devrait déjà être venu à lui pour lui montrer vers quel animal il pourrait se transformer. Mais les mois passent et aucun esprit n’est venu lui parler, ce qui fait parler dans sa famille et suscite des moqueries chez ses cousins. Par contre, il se sent véritablement attiré par la magie. Il espionne en cachette…
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Julian est une sirène – Jessica Love
J’ai découvert Julian est une sirène en version originale dans une librairie de Londres. Je le trouvais si beau visuellement et avec un message si fort que je l’ai ramené à mon fils de quatre ans et je lui ai lu plusieurs fois en m’improvisant traductrice. Et puis, j’ai appris qu’il allait être traduit et je l’ai depuis racheté en français pour lui, pour son institutrice comme cadeau de fin d’année et pour moi, pour avoir le plaisir de travailler dessus dans mes animations. Julian et sa Mamita rentrent de la piscine en métro. Trois sirènes montent dans la rame. Julian adore les sirènes. « Mamita, est-ce que tu as vu…
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Les inventrices et leurs inventions
Les portraits de femmes sont à la mode, que ce soit dans l’édition adulte ou jeunesse. Il y a bien sûr les Culottées de Pénélope Bagieu mais également les Histoires du soir pour filles rebelles,Les femmes qui ont fait bouger le monde, etc. Les inventrices et leurs inventions d’Aitziber Lopez et Luciano Lozano en est un autre. Cette fois, vous l’aurez compris au titre, on parle des inventrices. C’est intéressant de découvrir que les femmes sont tout autant à l’origine de grandes inventions que les hommes. Mais ce qui l’est encore plus, c’est de regarder quel sorte d’objets elles ont inventé. Il y a bien sûr des exceptions, comme le…
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Les pointes noires – Sophie Noël
» Les mots de Lily me reviennent en tête : à l’Opéra, ils se ressemblent tous.Ils sont tous blancs.Pas moi. En silence, je descends au salon et me connecte sur l’ordinateur de ma mère. Dans la barre de recherche, je tape « Danseuse étoile Opéra de Paris », puis je clique sur « images ». Des dizaines de danseuses apparaissent. Toutes semblables à la ballerine que j’avais vue à la télé de l’orphelinat : fines, avec beaucoup de grâce et d’allure, parées de costumes, avec des collants et des chaussons beiges qui leur collent à la peau. Qui collent à leur peau blanche, légèrement rosée.Jamais noire. Pas une seule danseuse noire « Eve a…
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Zizis et zézettes (Mes p’tits pourquoi – Milan)
Zizis et zézettes, en voilà des mots qui font rire les enfants. Du moins quand ils sont petits, en maternelle, et qu’ils aiment les lancer dans l’espace sonore pour provoquer un peu les grands, comme ils le font aussi avec « Prout ! » et « Caca ! ». A la bibliothèque, j’ai remarqué que cela change radicalement une fois les enfants entrés en primaires. Lors de mes animations sur l’égalité de genre et les stéréotypes, les enfants de 6-9 ans se bouchent les oreilles si l’on parle de ce qu’eux nomment « les parties intimes ». « On ne peut pas dire ça, madame ! », « Chuuuuuuut ! », « Arrêtez ! ». A croire que je lance des insanités…