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De l’importance de savoir rebondir – Laura Zimmermann
Souvent je me dis « ohlala j’aurais lu ça ado j’aurais tellement aimé » et parfois comme ici je me dis « j’en aurais TELLEMENT eu besoin » ❤️ Parce que, comme Greer, j’avais déjà de bonnets très bien remplis à 16 ans et j’essuyais les remarques et les regards. Parce que, comme Greer, je me suis pris des commentaires salaces juste parce que ouais ok j’ai des gros seins. Bah oui. On ne les a pas appelés, ils sont juste là, comme le fait que tu sois grande ou petite, blonde ou brune. Greer essaie de les cacher comme elle peut sous ses sweats extra-large mais lorsqu’elle tente les essais pour entrer dans…
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Dévisagée – Erin Stewart
Ava a tout perdu dans l’incendie qui a détruit sa maison : ses parents, sa cousine et meilleure amie et son visage. Brûlée à 60%, elle a passé deux mois dans le coma et d’autres en rééducation dans le service des grands brûlés. Elle vit désormais chez son oncle et sa tante, dans la chambre d’une morte, s’habillant avec les affaires d’une morte. Plus que tout, Ava a s’est peut-être surtout perdue elle-même. Sa tante insiste pour qu’elle retrouve une vie normale, elle accepte donc de retourner à l’école, dans un lycée où personne ne la connait. Mais bien sûr tout le monde la dévisage. Elle est habituée maintenant, tout…
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Ballade pour une baleine – Lynne Kelly
Iris est sourde de naissance. A treize ans, cette jeune préado se sent souvent seule au milieu de ses camarades entendants. A l’école, elle n’a que monsieur Charles, son interprète, à qui parler. Sa mère et son frère parlent bien l’ASL (l’American sign language) mais ce n’est pas pareil. Son père, lui, n’a jamais vraiment bien appris, il baragouine et ne suit plus rien si elle parle trop et trop vite.Elle avait l’habitude de beaucoup parler avec des grands-parents, sourds eux aussi, d’inventer des poèmes. Mais depuis la mort de son grand-père, sa grand-mère n’a plus trop le cœur à parler. Rien n’est plus pareil. A l’école, Iris entend parler…
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Toffee et moi – Sarah Crossan
J’aime beaucoup Sarah Crossan, j’avais d’ailleurs consacré un épisode de podcast à son roman Moon Brothers qui racontait l’histoire d’une famille dont le frère aîné était dans le couloir de la mort (pour l’écouter, c’est par là). L’autrice a l’habitude des héros brisés, des adolescent.e.s qui n’ont pas la vie facile. Dans son nouveau roman, Toffee et moi, elle parle cette fois des violences intra-familiales à travers le personnage d’Allison, battue par son père. Un jour, c’est la violence de trop, la goutte qui fait déborder le vase. Allison prend ses affaires et le train direction une petite ville côtière pour rejoindre l’ex compagne de son père. Hélas, elle ne…
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En apnée – Meg Grehan
Maxime est une petite fille de onze ans. Elle aime apprendre plein de choses sur plein de trucs et, sa passion du moment ce sont les créatures marines. Elle vit seule avec sa maman qu’elle aime plus que tout au monde. Ce qui la rend triste, c’est qu’elle a l’impression qu’elles s’éloignent un peu, que sa maman ne comprend pas toujours ce qu’il se passe dans la tête de Maxime. Et c’est vrai que sa maman ne la comprend pas toujours, peut-être simplement parce qu’elle n’a pas toujours conscience de ce qui trotte dans la tête de Maxime, surtout si celle-ci ne lui en parle pas. Ou parce que parfois…
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The Hate U Give (THUG) – Angie Thomas
« The Hate U – « you », mais avec la lettre U – Give Little Infants Fucks Everybody. T-H-U-G-L-I-F-E. Ce qui veut dire que ce que la société nous fait subir quand on est gamins lui pète ensuite à la gueule. Tu piges ? « Starr est une jeune afro-américaine de seize ans. Elle vit dans un quartier très populaire où tout le monde est Noir, un quartier rempli de gens qu’elle aime mais considéré comme un ghetto où deux gangs s’affrontent. Quand elle avait dix ans, Starr a vu sa meilleure amie mourir devant ses yeux, touchée par une balle perdue alors qu’elles jouaient sur le trottoir. C’est suite à cela…
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D’un trait de fusain – Cathy Ytak
» Au fil du temps et des années, Marie-Ange a appris à se fondre dans le paysage. Mange juste ce qu’il faut lorsqu’elle est à table pour ne pas attirer l’attention, quitte à s’enfiler trois barres chocolatées, une fois seule. Dit que c’est bon. S’en fout. Aide sa mère à débarrasser et fait la vaisselle. Range sa chambre. Obtient des notes correctes, ni bonnes ni mauvaises. Elle a appris à se taire, ne jamais affronter directement l’adversaire, développer d’autres armes dans sa tête, attendre. « En cette année 1992, Marie-Ange attend impatiemment ses dix-huit ans. Elle fait le décompte des jours qu’il lui reste, encore plus de 400, avant de…
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Celle qui voulait conduire le tram – Catherine Cuenca
Agnès est toute jeune mariée lorsque la guerre éclate en 1914. Son mari, Célestin, est envoyé au front et le jeune couple n’ayant pas encore d’enfant, elle reste seule à Lyon en attendant que cette soit-disant guerre éclair se termine. Un soir qu’elle rentre de l’usine comme ouvrière tisseuse, Agnès découvre avec stupéfaction que la receveuse de son tram est une femme. La société des transports a en effet mis de côté la règle qui veut que les métiers des transports soient pourvus uniquement par des individus masculins puisque des hommes, il en manque ! Elle apprend également qu’un poste de receveuse est bien mieux payé que son poste d’ouvrière.…
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[Le podcast version texte] Sauvages #3 : Moon Brothers – Sarah Crossan (focus)
Bienvenue dans le troisième épisode de « Sauvages ! », le podcast qui parle de livres qui font bouger les lignes. Aujourd’hui, pas d’épisode thématique mais un épisode focus sur un tout nouveau roman jeunesse paru en français en ce mois de septembre 2019. Il s’agit de « Moon Brothers » de l’excellente autrice Sarah Crossan, qui avait déjà écrit « Inséparables » et « Swimming pool ». Je vous préviens, dans cet épisode, on va pleurer. Mais on ne pleurera pas seuls. « Vous, vous avez vos vies à vivre. » il m’a dit dans une lettre une fois. Donc on a tout fait pour. Pour faire comme si Ed allait bien, que sa condamnation à mort c’était un mythe,…
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L’instant de la fracture – Antoine Dole
» Des flashs, des images. On n’invente pas cela. Cette bouillie. Il faut apprendre à vivre avec. Ces images au milieu des autres. Elles se juxtaposent. Elles se superposent. Elles sont toujours là. Sans cohérence. Sans logique. Sans emboîtement. Et ça prend toute la place. Un bout de moi tendu vers l’avant. Et l’autre retenu en arrière. » Le narrateur de L’instant de la fracture, très court roman de 45 pages, est bouffé de l’intérieur, incompris par sa famille. Il est vu comme celui qui ne parle pas, ne se réjouit jamais. Il vit seul avec ses souvenirs d’inceste, de viol de la part de son père. Il n’en a jamais…